« Les jeunes talents de l'agriculture » Xavier : « Être double actif ne veut pas dire que l'on n'a pas réussi »
Dans la famille de Xavier, on est agriculteur de père en fils mais également double actif. L'exploitation n'a jamais permis de dégager un revenu suffisant pour pouvoir en vivre mais chaque génération veut conserver les terres, par tradition. En complément, certains travaillent à l'usine, d'autres dans des fermes voisines. Xavier, lui, dame les pistes de ski comme il le précise dans ce 19e témoignage de la série présentant, en quelques lignes, les spécificités des parcours et projets des jeunes agriculteurs qui ont inspiré le livre de Christophe Dequidt, consultant, et son épouse Sylvie : "Le tour de France des jeunes talents de l’agriculture".
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Alors qu'il avait rejoint son frère, « naturellement, sans véritable choix, à la fin de ses études » parce qu'il « partageait de loin ses choix et surtout son courage d'avoir investi dans une chèvrerie », Xavier se retrouve brutalement sans rien : la crise du lait de chèvre de 2010/2011 a eu raison de l'élevage caprin. Il reprend alors la ferme familiale, même s'il « sait pertinemment que les 60 ha de cultures sont insuffisants », car il « souhaite conserver une activité agricole », son « espace de bonheur et de plénitude ». Il sera double actif comme son père, son grand-père et les générations précédentes avant lui. Un statut et une organisation qui lui « conviennent bien » même si la double activité « n'est pas encore bien vue dans les campagnes françaises », les gens et les autres agriculteurs « pensant » notamment qu'elle est une obligation pour « les chefs d'entreprise qui n'ont pas réussi ».
Ainsi, de décembre à avril, le jeune producteur dame les pistes de ski et de mai à novembre, il revient chez lui, sur les monts du Lyonnais, tout en restant double actif puisqu'il travaille sur son exploitation et dans celles de plusieurs voisins, qui apprécient son savoir-faire, son implication et sa disponibilité. Un véritable partage de compétences s'établit entre les deux parties. « Cela me va bien, j'aime la liberté », souligne Xavier, encore « très marqué » par la fâcheuse expérience de son frère. Pour lui, la double activité est un « choix » dont il est « fier » et qui lui apporte « 70 % » de son « revenu net », « une couverture sociale » et la « considération » de ses différents employeurs...
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